Monday, November 26, 2007

-L'ANTIAMERICANISME AMERICAIN-

Ou " Comment l'anti-américanisme a-t-il pu infecter les écoles, les médias et Hollywood ? "
Excellent article de Daniel PIPES qui met en lumière le point de vue intéressant, original, et tellement probable de James Piereson du Manhattan Institute, sur le rôle réel de l'assassinat de John F.Kennedy par Lee Harvey Oswald.


Adaptation française: Alain Jean-Mairet

Qu'est-ce qui ne va pas avec le libéralisme américain? Qu'est-il arrivé au Parti démocrate sûr de lui, optimiste et pragmatique de Franklin D. Roosevelt, Harry Truman et John F. Kennedy? Pourquoi Joe Lieberman, leur plus proche successeur actuel, a-t-il été écarté du parti? Comment l'anti-américanisme a-t-il pu infecter les écoles, les médias et Hollywood? Et d'où vient la fureur aveugle des démocrates mise en lumière par des conservateurs tels qu'Ann Coulter, Jeff Jacoby, Michelle Malkin et le Media Research Center ?

Par un véritable tour de force ( en français dans le texte ), James Piereson, membre du Manhattan Institute, propose une explication historique à la fois inédite et convaincante. Son livre, Camelot and the Cultural Revolution: How the Assassination of John F. Kennedy Shattered American Liberalism (Camelot et la révolution culturelle : comment l'assassinat de John F. Kennedy a ébranlé le libéralisme américain – Éd. Encounter), attribue l'origine du glissement du libéralisme vers l'anti-américanisme au fait, en apparence mineur, que Lee Harvey Oswald n'était ni un ségrégationniste, ni un combattant de la guerre froide, mais un communiste.

Voici l'argumentation de Piereson:

Pendant les quelque 40 ans qui précédèrent l'assassinat de Kennedy, le 22 novembre 1963, le progressisme/libéralisme était la philosophie publique dominante et quasi-exclusive; Kennedy, centriste ferme et réaliste, était issu d'une tradition qui poursuivait avec succès l'expansion de la démocratie et de l'état providence.

En revanche, les Républicains comme Dwight Eisenhower n'avait guère d'alternative intellectuelle à opposer au libéralisme et se contentait de ralentir son avance. Les «vestiges» conservateurs menés par William F. Buckley Jr. n'avaient pratiquement aucun impact politique. La droite radicale, incarnée par la John Birch Society, éructait un fanatisme insensé et inefficace.

Piereson explique que si l'assassinat de Kennedy a si profondément affecté le libéralisme, c'est parce qu'Oswald, un communiste inspiré par la Nouvelle Gauche, a abattu Kennedy pour protéger le règne de Fidel Castro à Cuba contre un président qui, pendant la crise des missiles de 1962, avait brandi l'option militaire américaine. En bref, Kennedy est mort parce qu'il s'était montré particulièrement ferme dans la guerre froide. Les libéraux ont renâclé devant ce fait qui contredisait leur système doctrinal et ils ont préféré présenter Kennedy comme une victime de la droite radicale et un martyr de la cause libérale.

Ce phantasme politique suppose deux gestes audacieux.

- Le premier concernait Oswald :

* Ignorer ses idées communistes et le faire passer pour un extrémiste de droite. Ainsi, le procureur de la Nouvelle Orléans
Jim Garrison affirma qu' "Oswald aurait été plus à l'aise avec Mein Kampf qu'avec Das Kapital ".
* Minimiser son importance jusqu'à la totale insignifiance en émettant des théories à propos de 16 autres assassins ou en imaginant une énorme conspiration dans laquelle Oswald était un instrument de la mafia, du Ku Klux Klan, des Cubains anti-Castro, des Russes blancs, des magnats du pétrole texans, des banquiers internationaux, de la CIA, du FBI, du complexe militaro-industriel, des généraux ou du successeur de Kennedy, Lyndon Johnson.


- Une fois Oswald presque supprimé du tableau, voire transformé en bouc émissaire, les membres de l'establishment au pouvoir – Johnson, Jacqueline Kennedy, J. Edgar Hoover et beaucoup d'autres – passèrent à un deuxième geste, ahurissant : ils attribuèrent la culpabilité de l'assassinat non pas à Oswald, le communiste, mais au peuple américain en général et à la droite radicale en particulier, qu'ils accusèrent d'avoir tué Kennedy parce qu'il aurait été trop mou dans la guerre froide ou trop favorable aux droits civils des Américains noirs.

Voici quatre exemples parmi les éléments cités par Piereson pour étayer cette déformation délirante des faits :

= Le juge de la Cour suprême
Earl Warren décria ce qu'il considérait comme " la haine et la rancœur injectées dans le cœur de notre nation par des bigots."
= Le leader de la majorité du Sénat
Mike Mansfield pesta contre «la bigoterie, la haine, les préjugés et l'arrogance qui se sont concentrés dans ce moment d'horreur pour entraîner sa perte».
= Le membre du Congrès Adam Clayton Powell conseilla à la ronde : " Ne pleurez pas pour Jack Kennedy, pleurez pour l'Amérique."
= Un
éditorial du New York Times regretta «la honte que toute l'Amérique doit boire pour payer le prix du vent de folie et de haine qui a frappé le président John F. Kennedy».

Piereson voit dans cette " dénégation ou ignorance volontaire " des motivations et de la culpabilité d'Oswald, l'origine réelle du virage vers le pessimisme du libéralisme américain. "L'accent réformiste du libéralisme américain, auparavant empreint de pragmatisme et d'élan vers l'avenir, a été submergé dès lors par un esprit d'auto-condamnation nationale."

Le fait de considérer les États-Unis comme grossiers, violents, racistes et militaristes a fait passer l'effort central du libéralisme du pôle des affaires économiques à celui des questions culturelles ( racisme, féminisme, liberté sexuelle, droits des homosexuels ). Cette évolution a contribué à l'éclosion du mouvement de contre-culture de la fin des années 1960. Dans une vision plus large, elle a nourri un " reste d'ambivalence " quant à la valeur des institutions traditionnelles américaines et au bien-fondé du déploiement de la puissance militaire américaine, lequel continue de caractériser l'attitude générale du libéralisme, 44 ans plus tard.
C'est ainsi que le legs pernicieux d'Oswald a persisté jusqu'en 2007, continuant de léser et de pervertir le libéralisme et ainsi de polluer le débat national.


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Or " How did anti-americanism infect the schools, the media and Hollywood ? "
Excellent article of Daniel PIPES that emphasizes the interesting, original, and very probable point of vue of James Piereson, member of the Manhattan Institute, on the real role of the assassination of John F.Kennedy by Lee Harvey Oswald.

Lee Harvey Oswald's Malign Legacy
by Daniel Pipes
November 22, 2007

What's wrong with American liberalism? What happened to the self-assured, optimistic, and practical Democratic Party of Franklin D. Roosevelt, Harry Truman, and John F. Kennedy? Why has Joe Lieberman, their closest contemporary incarnation, been run out of the party? How did anti-Americanism infect schools, the media, and Hollywood? And whence comes the liberal rage that conservatives like Ann Coulter, Jeff Jacoby, Michelle Malkin, and the Media Research Center have extensively documented?

In a tour de force, James Piereson of the Manhattan Institute offers an historical explanation both novel and convincing. His book, Camelot and the Cultural Revolution: How the Assassination of John F. Kennedy Shattered American Liberalism (Encounter), traces liberalism's slide into anti-Americanism back to the seemingly minor fact that Lee Harvey Oswald was neither a segregationist nor a cold warrior but a communist.

Here's what Piereson argues :

During the roughly forty years preceding the Kennedy assassination on November 22, 1963, progressivism/liberalism was the reigning and nearly only public philosophy; Kennedy, a realistic centrist, came out of an effective tradition that aimed, and succeeded, in expanding democracy and the welfare state.

In contrast, Republicans like Dwight Eisenhower lacked an intellectual alternative to liberalism and so merely slowed it down. The conservative "remnant" led by William F. Buckley, Jr. had virtually no impact on policy. The radical right, embodied by the John Birch Society, spewed illogical and ineffectual fanaticism.

Kennedy's assassination profoundly affected liberalism, Piereson explains, because Oswald, a New Left-style communist, murdered Kennedy to protect Fidel Castro's rule in Cuba from the president who, during the Cuban missile crisis of 1962, brandished America's military card. Kennedy, in brief, died because he was so tough in the cold war. Liberals resisted this fact because it contradicted their belief system and, instead, presented Kennedy as a victim of the radical right and a martyr for liberal causes.

This political phantasm required two audacious steps.

- The first applied to Oswald:
Ignoring his communist outlook by characterizing him as an extreme rightist. Thus, New Orleans district attorney Jim Garrison asserted that "Oswald would have been more at home with Mein Kampf than Das Kapital."
Reducing his role to insignificance by theorizing about some sixteen other assassins or spinning a giant conspiracy in which Oswald was a dupe of the mafia, the Ku Klux Klan, anti-Castro Cubans, White Russians, Texas oil millionaires, international bankers, the CIA, the FBI, the military-industrial complex, the generals, or Kennedy's successor, Lyndon Johnson


- With Oswald nearly deleted from the narrative, or even turned into a scapegoat, the ruling establishment – Johnson, Jacqueline Kennedy, J. Edgar Hoover, and many others – proceeded to take a second, astonishing step. They blamed the assassination not on Oswald the communist but on the American people, and the radical right in particular, accusing them of killing Kennedy for his being too soft in the cold war or too accommodating to civil rights for American blacks. Here are just four of the examples Piereson cites documenting that wild distortion:

= Chief Justice Earl Warren decried the supposed "hatred and bitterness that has been injected into the life of our nation by bigots."
= Senate majority leader
Mike Mansfield raged against "the bigotry, the hatred, prejudice and the arrogance which converged in that moment of horror to strike him down."
= Congressman Adam Clayton Powell advised, " Weep not for Jack Kennedy, but weep for America."
= A
New York Times editorial lamented "The shame all America must bear for the spirit of madness and hate that struck down President John F. Kennedy."

In this "denial or disregard" of Oswald's motives and guilt, Piereson locates the rank origins of American liberalism's turn toward anti-American pessimism. "The reformist emphasis of American liberalism, which had been pragmatic and forward-looking, was overtaken by a spirit of national self-condemnation."

Viewing the United States as crass, violent, racist, and militarist shifted liberalism's focus from economics to cultural issues (racism, feminism, sexual freedom, gay rights). This change helped spawn the countercultural movement of the late 1960s; more lastingly, it fed a "residue of ambivalence" about the worth of traditional American institutions and the validity of deploying U.S. military power that 44 years later remains liberalism's general outlook.

Thus does Oswald's malign legacy live on in 2007, yet harming and perverting liberalism, still polluting the national debate.



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